Note de l'éditeur : Ce blog est également disponible en Espagnol. 

Sécurité…

Comme tout le monde, j’ai été pris par surprise par la pandémie de COVID-19.

Le 22 février, j'ai conclu une Rencontre transnationale à Tijuana, au cours de laquelle des filles et des adolescentes migrantes ont rempli mon cœur de leurs histoires de lutte et de résistance. Après cet événement, je me suis rendue à Washington, DC, pour participer à une incroyable séance de planification avec mes collègues du GFC. Nous avons passé une semaine à partager des rêves et de nouvelles idées pour un avenir qui semblait compliqué mais plein d’espoir.

Le 8 mars, j’étais prêt à rentrer chez moi, au Mexique.

J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir revenir. Une semaine plus tard, le confinement a commencé, avec les doutes et les questions. La peur s'est installée.

Comme beaucoup, j'étais persuadée que cela ne durerait pas longtemps. « Ce sera une question de quelques semaines, pas de quoi s'inquiéter », pensais-je. Les jours passaient, le nombre de morts augmentait. Il était temps de prendre des décisions.

Conformément aux principes et valeurs fondamentaux du GFC, notre première décision a été de garantir la sécurité de nos organisations partenaires et des communautés qu’elles soutiennent. Nous nous efforçons de servir nos partenaires en premier.

Avec passion et engagement, nous avons lancé une Fonds d'intervention d'urgence de verser des subventions immédiates en espèces à nos partenaires qui viennent en aide aux enfants touchés par la pandémie. Jusqu'à présent, nous avons approuvé $404 000 de subventions d'urgence pour 124 partenaires dans le monde entier.

[image_caption caption=”Activités de renforcement émotionnel pour les enfants coordonnées par le partenaire de GFC, APIC UTOPIA, à Chimalhuacan, au Mexique. © GFC” float=”alignleft”]

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Parallèlement, nous avons commencé à créer des espaces de rencontre et de soutien émotionnel pour nos partenaires et la famille GFC. Nous avons travaillé ensemble pour essayer de comprendre la situation et de renforcer la résilience – et pour profiter du réconfort que procure le fait d’être avec les autres.

C’était le moment des « happy hours virtuels », des « cafés virtuels », des « soirées quiz ». Nous avons pleuré et ri ensemble. Nous nous sommes aidés mutuellement à guérir. Nous avons survécu.

Enfin, nous avons apporté notre soutien à nos partenaires afin qu’ils puissent revoir et mettre en œuvre leurs politiques de protection, et les avons aidés à créer et à renforcer des espaces virtuels sûrs pour les enfants pendant cette crise. Personne ne pouvait être laissé pour compte.

Risques…

Habitués à vivre en permanence en mode crise, nos partenaires de terrain ont rapidement commencé à élaborer de nouvelles stratégies pour travailler dans ce nouveau contexte. Petit à petit, ils ont cessé de réagir et se sont mis à proposer.

Nous avons commencé à collaborer sur des initiatives présentées par nos partenaires qui allaient au-delà de l’aide humanitaire et s’engageaient dans la transformation et l’amélioration des communautés.

[image_caption caption=” Atelier sur les méthodologies participatives animé par le personnel du GFC. © GFC” float=””]

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Au Mexique, nous avons soutenu la construction d’une station de radio communautaire pour partager des informations sur la pandémie et, en même temps, renforcer l’autonomisation des jeunes et les compétences en communication des enfants et des jeunes.

Nous avons également soutenu la création de jardins communautaires qui, en plus de contribuer à la sécurité alimentaire, favoriseront la solidarité et renforceront les réseaux de soutien pendant et après la pandémie.

De nouveaux espaces éducatifs, des cours virtuels et des protocoles de prévention de la violence sexiste pendant le confinement ont été créés, avec les enfants et les jeunes en tête.

En plus de soutenir ces initiatives, nous avons commencé à travailler à la création d’espaces de formation et d’agendas d’apprentissage collaboratifs. Il était temps de saisir l’occasion et de trouver de nouvelles façons de travailler ensemble et de nous soutenir mutuellement au niveau transnational. Il était temps de projeter et de partager nos rêves avec le monde.

Bien sûr, la sécurité était toujours au centre des préoccupations. Mais en même temps, nous nous sommes rappelés qu'il fallait avoir du courage. Si l'on veut rendre le monde meilleur, il faut le faire. Prendre des risques pour le changement. C'est ce que font nos partenaires au quotidien. Et nous ne pouvions pas les laisser seuls.

Soins…

Alors que le confinement commence à se relâcher dans certaines régions du monde et que nos partenaires commencent à reprendre leurs activités communautaires, de nouvelles questions se posent :

Comment pouvons-nous continuer à prendre soin de nous-mêmes alors que les activités reprennent ? Comment pouvons-nous cesser de regarder les autres avec peur et méfiance ? Comment lutter pour notre droit d’être ensemble tout en restant en sécurité et en prenant soin des autres ? Comment ne pas laisser la peur nous paralyser ou nous rendre égoïstes ?

[image_caption caption=”Activités de renforcement émotionnel pour les enfants coordonnées par le partenaire de GFC, APIC UTOPIA, à Chimalhuacan, au Mexique. © GFC” float=”alignright”]

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Nous n’avons pas encore toutes les réponses à ces questions. Mais en ces temps où règne la dictature de la peur, de la haine et de la méfiance, nous nous engageons à créer des liens et à être solidaires, à nous soucier les uns des autres, à nous faire confiance et à apprendre les uns des autres. Dans un monde rempli de stress et de difficultés, une culture de l’enthousiasme, de l’empathie et de la collaboration nous aide à prospérer dans notre travail. Nous embrassons la passion et la gentillesse. Surtout en ces temps troublés.

Au GFC, nous avons appris que le soin est à la fois un droit et une composante fondamentale de la justice sociale, qui nécessite une approche holistique. En nous engageant dans le soin collectif, nous incarnons les changements que nous souhaitons, ce qui renforce notre travail en faveur des droits et de la justice.

Ensemble, nous sommes forts.